samedi 21 décembre 2013

Le kimono et son influence sur la mode japonaise moderne.

Lors du Tokyo Crazy kawaii, j'ai remarqué quelque chose de passionnant : bien que la convention soit basée sur la mode japonaise, personne ne portait de kimono. Malgré cela, il y avait plusieurs stands proposant kimonos et bijoux à motifs traditionnels. Le kimono à régné en maître au Japon pendant des milliers d'années, et est de nos jours encore porté occasionnellement par des jeunes fashionistas qui rendent hommage à leur pays tout en réinventant le vêtement traditionnel. Et après des années de suprématie vestimentaire, il a bien entendu marqué beaucoup des vêtements plus modernes et entre autre le lolita.
Alors, kimono, qui que doit donc où ?

Stand de kimono avec les deux vendeuses portant des couleurs et des motifs définitivement modernes
Furisode traditionnel sur le stand d'Aoi clothing
Babioles japonisantes sur le stand d'Aoi clothing





Obi (ceintures)

Sanagi atelier, la créatrice en tsukesage



Vêtements occidentaux recoupés à partir d'anciens kimono
Que peut on remarquer ici ? Visiblement le kimono en lui même n'est pas tant un objet de vente que de décoration du stand, il sert à attirer le client. Les principaux objets proposés sont des accessoires occidentaux japonisés, et non pas de véritables produits japonais. On retrouve le même fonctionnement à la Japan Expo, tout simplement parce que les petits objets se vendent plus vite et ne demandent pas au public une connaissance préalable des codes vestimentaires régissant ces objets pour pouvoir les acquérir et les porter. C'est assez symptomatique de ce que nous jeunes occidentaux percevons du Japon, et de la manière dont nous sommes perçus à notre tour par les marques nous présentant leurs produits. Ainsi, le kimono nous apparaît comme une forme figée, inaccessible car trop complexe et loin des codes des modes alternatives japonaises que nous connaissons bien. Et pourtant, c'est loin d'être le cas.

Le kimono peut-être un élément résolument moderne, porté dans les magazines ou dans la rue. Une fois cassés par le côté "alternatif" de la tenue, les codes sont abordables par nous ne serais-ce que visuellement. D'autant plus que le kimono à été modernisé avec une sensibilité assez occidentale comme dans le kimono-hime, le mori ou le visual kei en utilisant des motifs comme des crânes, des roses ou de la dentelle.









Donc le kimono lui même peut être modernisé, soit par le motif, soit par l'accessoirisation. Mais là vous vous dites "pourquoi qu'elle nous parle de kimono sur un blog de lolita, elle a perdu la boule, unfollow j'me casse !" Et bah non ! Au cours de mes  périgrinations kimonoesque (oui ce mot est atroce), j'ai fais des liens entre les kimono et la manière dont les japonais créent et portent leurs vêtements modernes, et donc aussi le lolita ! Voici donc quelques liens qui m'ont sauté aux yeux. C'est peut-être des bêtises mais qui sait ?

Petit rappel sous forme de diagramme pour les deux du fond qui ne suivent pas
1) Les robes lolitas qui ne se lavent pas.

Combien de fois avez vous vu "nettoyage à sec seulement" sur l'étiquette de vos robes, hein ? Les imprimés qui coulent, les couleurs qui s'abiment, le lolita et machines à laver font rarement bon. Figurez vous que les kimono non plus ne se lavent pas. Comme le lolita, le kimono se porte par strate, et seul le vêtement près du corps doit se laver. Si vous lavez un kimono en soie, il tombe littéralement en ruine et les délicates peintures à la main s'en iront à jamais.


2) La répartition des imprimés.

La mode occidentale n'aime pas tant que ça les imprimés, on prime plutôt sur un joli tissu simple avec beaucoup de détails ajoutés (dentelle, fonces). Mais les japonais eux adorent ça. Plus c'est gros, plus c'est formel, plus les couleurs sont vives, plus c'est festif. Les kimonos pour jeunes filles ont des petits motifs au niveau des épaules et sur le corps, plus on descend vers les pieds et plus le motif est gros. Le kimono le plus formel pour les femmes mariées comporte lui une énorme frise unique en bas, contrastant un kimono noir. Il n'y a pas de motif au niveau du ventre sur un kimono parce qu'il est couvert par la ceinture "obi". Chez les lolitas il n'y a pas de motifs au niveau de ventre, remplacé souvent par un noeud, des laçages ou des waist ties figurant du coup une ceinture.



3) L'expression par les chaussettes

Le kimono étant régi par des codes très fixes, l'expression de la créativité passait pour les citadines par les tabi, chaussettes normalement blanches qu'on peut retrouver avec de très nombreux motifs et qui sont un accessoire de mode, car contrairement aux chaussettes occidentales elles sont faites pour être montrées.

picture belongs to Cadney


4) Un headdress tu portera

Une tenue fémnine complète comportera absolument toujours un kanzashi, surtout si elle est formelle. Le kanzashi est une petite décoration capillaire (souvent une fleur en tissus) qui permettra de mettre l'accent sur le thème de la tenue, tout comme pour...le lolita !




Voilà donc pour aujourd'hui. J'espère que vous avez apprécié cette article. J'étais entrain de lire un livre sur le kimono quand certains trucs m'ont sauté aux yeux, et j'ai l'impression de mieux comprendre certaines mécaniques du styles grâce à cette petite comparaison. Il y a deux trois trucs à propos des quels je n'ai pas parlé, puisqu'on les retrouve aussi dans la mode occidentale (l'importance des saisons et des thèmes dans les imprimés entre autres).
A bientôt

1 commentaire:

  1. Très bel article. Si j'avais déjà constaté le marketing Japon-Europe lié au kimono je n'avais jamais constaté cette alliance ancienneté et modernisme et encore moins dans le lolita ^^ J'aurais appris quelque chose

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